L’organisation des professionnels du numérique et syndicat patronal tient son assemblée générale. A cette occasion, Numeum renouvelle pour partie son conseil d’administration et annonce le lancement d’une nouvelle initiative baptisée Equipe de France du numérique.
Comme à son habitude, Numeum rassemble ses adhérents à l’occasion de son assemblée générale. Poursuivant son ambition de fédérer les acteurs de l’écosystème numérique en France et en Europe, la première organisation des professionnels du secteur lance de nouvelles initiatives. L’idée étant de mutualiser les forces de chacun. A ce jour, Numeum rassemble près de 2 500 entreprises adhérentes. Ces dernières réalisent 85 % du chiffre d’affaires total du numérique. Celui-ci représente 70 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 670 000 collaborateurs en France.
Dès son arrivée en juin 2023, sa présidente Véronique Torner a mis en œuvre un projet visant pour faire rayonner la filière et fédérer les écosystèmes des professionnels du numérique. L’assemblée générale 2025 tenue cette semaine est l’illustration de cette stratégie. La responsable explique : « L’année 2024 a été marquée par des transformations profondes qui se traduisent par des initiatives concrètes. Je pense par exemple au Tour de France de l’IA qui a été une réussite. Nous avons recueilli 110 témoignages qui démontrent des usages concrets de l’IA notamment pour les TPE et PME dans l’optique de renforcer les leviers de compétitivité. Aussi, notre engagement pour un numérique responsable se concrétise avec le fait d’avoir dépassé les 1 000 signataires de notre initiative Planet Tech Care et avec le lancement de Cyber 4 Tomorrow. »

Véronique Torner poursuit : « Nous évoluons dans un contexte français et international marqué par des bouleversements croissants qui exigent de nous une capacité d’attention constante et des engagements renforcés. Il faut donc renforcer notre autonomie stratégique et assurer un soutien pour une filière économique forte. Nous devons continuer à peser dans les décisions publiques aussi bien en France qu’en Europe. Une évidence s’impose : nous devons parler d’une seule voix pour fédérer autour d’un collectif. »
Un renouvellement du Conseil d’administration
Afin d’épauler la présidence dans cette optique, de nouveaux administrateurs ont ainsi été élus. Concernant le Collège Editeurs de logiciels (EDL) et plateformes, 5 postes étaient à pourvoir pour 14 candidats. Ont été élus Christian Cor de Saaswedo, Jean-Philippe Couturier de Biznet.io/Whoz, Françoise Farag de Salvia Développement/Groupe TSS, Katya Lainé de Talkr, Philippe Limantour de Microsoft.

Concernant le collège Entreprises de services du numérique (ESN) et entreprises d’ingénierie et de conseil en technologies (ICT), 4 postes étaient à pourvoir pour 9 candidats. Ont été élus Jonathan Amar de Deletec, Hélène Bringer de Thales Services Numériques, Benoît Darde de Wavestone et Nolwenn Le Ster d’Almond. Au total, 24 candidats se présentaient pour 9 sièges à renouveler. Un nombre inégalé de candidatures.
L’Equipe de France du numérique : une initiative pour un numérique collectif
Ce nouveau rendez-vous de Numeum est, sans aucune doute, marqué par le lancement d’une nouvelle initiative. Destinée à œuvrer pour un écosystème numérique collectif, l’Equipe de France du numérique se veut dynamique et au service des transitions et de l’intérêt général. L’initiative part d’un constat simple. L’écosystème numérique français est riche mais dispersé. Toutefois, le secteur demeure stratégique : géopolitique, économique, social, sociétal et environnemental. La volonté de jouer collectif permet donc d’agir au niveau régional, national et européen.
Concrètement, l’Equipe de France du numérique fédère les associations, think tanks, syndicats et organisations professionnelles et les acteurs publics. L’ambition est de rendre davantage visible et valoriser l’écosystème numérique français via un partage de bonnes pratiques. L’idée est également d’amplifier des initiatives collectives pour construire ensemble un numérique à impact positif, via notamment, des prises de parole collectives.
Véronique Torner, Présidente de Numeum, explique, « L’Equipe de France du numérique vise à rassembler les forces vives de l’écosystème avec l’ambition de le cartographier et d’agir ensemble. Il s’agit, in fine, de bâtir l’avenir de notre filière. Face aux enjeux, Numeum change de dimension. »

Un manifeste est ainsi proposé pour les joueurs et partenaires de l’Equipe de France du numérique. Les premiers s’engagent à contribuer à la dynamique collective et à la promotion de l’équipe et participent à la mise en réseau et au déploiement des initiatives d’action. Quant aux partenaires, ils s’engagent à partager l’ambition du collectif en relayant ses valeurs et ses initiatives auprès de leur réseau. Ils jouent ainsi un rôle important dans la diffusion et la visibilité de l’initiative.
A noter qu’aucun engagement financier, juridique ou contractuel n’est demandé aux membres du collectif.
Des actions concrètes
Chaque membre de l’écosystème peut agir et évoluer au sein d’initiatives d’action collectives. On peut notamment citer Numeric’Emploi, Ethical AI, Je Choisis la French Tech, Planet Tech Care, Cyber4Tomorrow ou encore la semaine NSI. L’initiative est donc une mise en lumière de la diversité de l’écosystème numérique.
Clara Chappaz, Secrétaire d’État chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, explique : « Vous portez une conviction et une énergie profonde. Le rapprochement de tous les acteurs du numérique est important. Nous portons la même dynamique. Sou l’impulsion du Président de la République, nous avons obtenu des investissements pour le numérique. La France est le premier pays d’Europe dans la Tech. Et cela depuis plusieurs années maintenant. Vous avez le savoir faire à nous d’en faire un savoir partagé. L’Equipe de France du Numérique représente une initiative essentielle qui permet d’unir nos forces et de peser davantage« .

Véronique Torner, Présidente de Numeum, ajoute : « on ne parle plus de la technologie pour la technologie. Nous devons disposer d’un écosystème capable de se structurer pour porter des messages forts. L’écosystème est très riche de sa diversité mais il est encore trop fragmenté. Il est donc important d’unir nos forces aussi bien au niveau national que des territoires. Cette équipe de France a pour mission de prendre la parole pour agir ensemble. »
Une volonté soulignée par Constance Nebbula, Vice-présidente du Conseil régional Pays-de-Loire. Elle précise : « chaque région a son propre patrimoine industriel et son histoire économique. A l’échelle française, on peut faire valoir nos innovations, mais il existe aussi des besoins en termes de formation, et il faut créer de l’emploi pour répondre aux besoins des entreprises. L’ambition est donc de créer un terreau fertile d’innovation. »
Les entreprises tracent des voies
Signe que l’initiative de Numeum porte déjà ses fruits, nombre d’organisations se rassemblent autour du syndicat professionnel. Emmanuel Sardet, Président du Cigref, explique : « Les entreprises et administrations innovent, produisent des outils et services pour leurs clients. Au sein de l’Equipe de France du numérique, nous voulons représenter les façonneurs du numérique dans l’ensemble de leur diversité. Nous sommes nombreux mais il faut se rassembler et se forger des convictions. Nous avons conscience du rôle que portent les entreprises pour tracer des voies et faire connaitre les solutions numériques. Etre ensemble c’est faire tout cela. »

Frédéric Mazzella, Président de France Digitale, ajoute : « l’écosystème est très attractif mais la structure des investissements ont changé avec une baisse de 19 % l’an dernier. Désormais l’enjeu est véritablement européen, on voit qu’il existe bel et bien un enjeu technologique à une échelle très grande. A l’heure actuelle, la grande problématique des entreprises réside dans le fait qu’un entrepreneur qui crée sa structure va devoir être face à 27 législations différentes. Cela ralentit la croissance. Laa perspective est donc d’évoluer sur ce développement au sein d’un marché unique ».
Jouer la carte de la filière numérique
Bruno Sportisse, PDG de l’Inria, explique : « La recherche publique joue la carte de la filière numérique. On la joue avec l’Equipe de France du Numérique à la fois dans la formation, avec les écoles et dans la Recherche. Nous constatons aussi l’émergence de beaucoup de projets concrets sur des usages et sujets concrets, comme sur le jumeau numérique par exemple. Enfin, dans le numérique les cartes peuvent être rebattues facilement, en particulier dans les technologies de pointe comme le quantique. Il est donc important d’agir ensemble« .
Des propos soulignés par Patrick Martin, Président du Medef : « L’enjeu est de mener la course. Nous avons besoin de collectif, de partage et d’éveiller les consciences pour impulser une dynamique et de montrer un discours positif. On s’est, par exemple, appliqué à démontrer que l’IA concernait les entreprises de manière concrète. Notre pays a besoin de projets, de se projeter dans l’avenir et il faut que les entrepreneurs travaillent un message positif sur l’enjeu existentiel du numérique. En cela, il doit embarquer tous les salariés. Il faut se saisir des grands enjeux sociétaux, environnementaux et technologiques qui renvoient à des enjeux d’emplois et de formation. »
Le numérique est une source de progrès
Laure de la Raudière, Présidente de l’Arcep, explique : « nous sommes tous convaincus que le numérique est source de progrès. Il est aussi source de solution pour la transition écologique. De nombreux sujets sont là mais les clients ne doivent pas être enfermés dans des solutions fermées. Aussi, il faut que le numérique soit durable. Sinon il sera davantage responsable de l’empreinte environnementale qu’il produit. Je suis convaincue que le numérique peut représenter un formidable coach environnemental mais il faut qu’il arrête de fumer dans les vestiaires. Les services numériques doivent donc être davantage mieux éco-conçus. »

Julie Huguet, Directrice de la mission French Tech, ajoute : » ensemble on essaie de créer cette dynamique pour que les entreprises puissent utiliser des solutions françaises. Il faut donc lever des freins structurels et des obstacles structurels. Nous avons d’abord organisé 10 000 mises en relation en France entre entreprises et entrepreneurs. Des deals ont été opérés. Ils ont abouti sur des contrats« .
L’initiative est également portée par Yves Portelli, DG de l’Opco Atlas. Il précise : « Numeric’Emploi rapproche les entreprises avec ceux qui recherchent un emploi vers les métiers dont les entreprises ont besoin. L’objectif est d’arriver à proposer la bonne formation pour emmener les personnes vers l’emploi. On accompagne donc les vers l’emploi dans l’objectif également affiché d’avoir plus de filles dans les formations du numérique. »
Olivier Robillart