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NOVA in Tech : pour attirer les femmes dans les métiers du numérique

Numeum lance son programme NOVA in Tech. L’initiative est destinée à promouvoir les métiers du numérique auprès du public féminin. L’objectif est de doubler le nombre de reconversion professionnelle d’ici à 2030.

La France accuse en retard en matière de mixité dans les métiers du numérique. Les effectifs du secteur ne comptent que 17 % de femmes. Un taux qui monte à 22 % dans l’ensemble de l’Europe. Pour combler cet écart, la reconversion professionnelle apparaît comme une voie idoine pour agréger ce public nécessaire au développement des entreprises.

Dans ce cadre, Numeum annonce le lancement de l’initiative NOVA in Tech. Le programme entend revitaliser l’approche de la mixité dans le secteur technologique français. Il prévoit de doubler le nombre de reconversion d’ici à 2030 et d’attirer davantage de talents féminins dans le numérique. Le constat est, en effet, prégnant. Environ 79 % des entreprises du numérique évoquent le manque de talents comme principal frein à la croissance.

Maÿlis Staub, présidente de NOVA In Tech (à gauche).  TechTalks Numeum
Maÿlis Staub, présidente de NOVA In Tech (à gauche).

Maÿlis Staub, membre du Comex de Numeum et présidente de NOVA In Tech, explique : « Je suis heureuse et honorée de présider NOVA In Tech, qui incarne l’engagement de Numeum envers l’innovation, la diversité et la performance économique. Ce programme est bien plus qu’un changement de nom, c’est une révolution dans notre approche de la féminisation de la Tech. Pourquoi ? Car notre ambition est double : NOVA In Tech vise non seulement à intégrer les talents féminins dans le numérique, mais aussi à enrichir l’ensemble de l’industrie par une diversité de perspectives qui stimule l’innovation, favorise la croissance économique et augmente la compétitivité de la France sur la scène internationale. La France est en retard et ne peut plus se permettre de le rester. »

Des actions concrètes

Des propos soulignés par Véronique Torner, Présidente de Numeum. « Numeum déploie son énergie depuis des années pour une meilleure représentation des femmes dans le secteur numérique. De nombreuses actions sur tout le territoire ont été mises en place, portées par nos déléguées régionales qui œuvrent pour sensibiliser et mobiliser les publics autour de cette problématique. NOVA In Tech s’inscrit dans cette continuité. Nous sommes plus que jamais investis pour poursuivre et renforcer notre engagement », précise la responsable.

Une initiative soutenue par Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances. Dans une intervention lors du lancement de NOVA in Tech, la responsable explique : « Il faut lutter contre les stéréotypes qui persistent et lutter dès le plus jeune âge, dès l’enfance, évidemment et dès l’éducation que l’on octroie aux petites filles, qui est encore trop différenciée par rapport aux chances que l’on offre aux hommes. »

Logo Nova In Tech TechTalks Numeum

Le programme repose sur plusieurs piliers d’action concrets. Il s’agit en premier lieu d’agir sur l’attractivité des métiers du numérique par l’offre. L’idée est d’aider les entreprises à mettre en œuvre une nouvelle démarche structurée de recrutement de femmes en reconversion. L’objectif est également d’engager les hommes du secteur pour soutenir et promouvoir activement la féminisation du domaine. Enfin, l’organisation entend identifier et promouvoir les femmes expertes de nos entreprises pour alimenter son vivier d’experts.

85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore

Invitée par Numeum, Isabelle Rouhan, Présidente et fondatrice de l’Observatoire des Métiers du Futur, explique : « 85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore. La vérité est que la formation initiale ne peut pas tout. La reconversion se présente comme un atout conséquent. Sur le sujet de la transformation du travail, l’arrivée de l’IA est une suite des transformations qui ont déjà eu lieu au travers de l’Histoire. Il convient donc de créer un lien durable entre la femme et la machine. »

L’idée est donc véritablement de renforcer la féminisation du secteur, selon l’auteure de « Emploi 4.0 : Quels métiers pour réussir la transformation technologique ?« 

NOVA in Tech : de bonnes pratiques pour tous

Pour accompagner les entreprises dans cette démarche, Numeum organise une table ronde destinée à partager les bonnes pratiques et retours d’expérience de recruteurs et acteurs de la reconversion.

Frédéric Bardeau, Président/Cofondateur de Simplon, explique : « La présence des femmes régresse sur certaines fonctions. Un facteur culturel existe en France que l’on ne constate pas en Inde ou au Maghreb. Désormais il est important de passer à l’échelle et de former non plus 1 ou 10 femmes, mais plusieurs centaines. On ne combattra pas une culture et des habitudes si on ne passe pas à l’échelle. Nous avons donc des quotas, des promotions non mixtes pour encourager les femmes. »

Kelly Uzan, CEO de Business K Concept explique : « Notre mission est d’aider les entreprises et les talents potentiels à se rencontrer. Nous opérons un matching de qualité à tous les maillons de la chaîne. Je recommande de montrer aux entreprises que la voie du recrutement par la reconversion professionnelle marche sur les postes où elle peine à recruter et où elle a épuisé toutes ses ressources. Aussi, l’entreprise doit travailler en étroite collaboration avec les organismes de formation. L’idée est de mettre en place des parcours de formations adaptés et personnalisés à sa culture d’entreprise. »

Aller chercher les bonnes personnes et partager les expériences

Anne-Laurence Mougin, Directrice communication et RSE de l’ESN Alteca, ajoute : « Depuis de nombreuses années, nous allons chercher pour former des personnes à nos métiers. On, s’attelle à aller chercher des femmes en évitant les biais psychologiques pour lever des verrous et d’éventuels freins. Cette culture s’infuse à travers les équipes, les managers, la direction… Nous développons aussi un réseau interne entre personnes qui ont vécu la même expérience pour partager les doutes, craintes, conseils. Cela nécessite une organisation dédiée et une véritable politique volontariste.« 

Sihame Allali, CEO de PGT Group, précise : « Etant dans le numérique depuis 25 ans, je constate depuis longtemps que la reconversion professionnelle est un volet capital pour aider les entreprises. Il faut également veiller à conserver les femmes qui travaillent dans le numérique. De les écouter pour connaître leurs attentes en termes de carrière. Il faut un accompagnement conséquent des RH et une écoute pour que ces femmes restent dans les entreprises. »

Olivier Robillart