L’intelligence artificielle et son intégration concrète représente sans conteste la ligne médiane entre l’ensemble des tendances de Vivatech 2025 et des innovations. Entre utilisation à des fins marketing, pour l’industrie ou via des start-ups portées par des femmes, la technologie est pleinement applicable et intégrée aux usages.
Les tendances de Vivatech 2025 sont incontestablement liées aux innovations technologiques récentes, particulièrement liées à l’IA. Cette année, le salon dédié au numérique permet de mettre en avant l’application concrète de ces technologies. L’intelligence artificielle demeure donc logiquement la star de l’événement. Avec une attention toute particulière à la place des femmes qui portent et entreprennent dans le secteur.
Annonce majeur de cette mouture, Emmanuel Macron a participé à la keynote au cours de laquelle Jensen Huang, PDG de Nvidia, a annoncé le lancement d’une infrastructure cloud dédiée à l’IA avec Mistral. Pas moins de 18 000 puces Grace Blackwell, seront mises à disposition pour offrir aux entreprises européennes la possibilité de développer leurs modèles d’Intelligence artificielle.
L’objectif affiché est de multiplier la capacité européenne de calcul dédiée à l’intelligence artificielle par dix. A ce jour, les études indiquent que l’Europe ne représente à l’heure actuelle que 5 % des capacités de calcul mondiales.
Des usages concrets
D’un autre côté, les usages concrets de l’IA sont évidents. Dans le domaine du marketing, par exemple, des leviers de croissance sont actionnables rapidement. Emmanuel Obadia, Président de la Communauté Communication Marketing Ventes de Numeum, explique : « l’IA est parfaite pour déterminer où sont les meilleurs leads et ainsi optimiser une campagne. Les outils IA représentent un appui formidable pour ceux qui souhaitent s’en servir. »
Dans ce cadre, à mesure que l’IA devient de plus en plus intégrée aux outils et workflows, les organisations adaptent leurs équipes et les connaissances en conséquence. En ce sens, parmi les tendances de Vivatech 2025 figure l’importance de la formation des collaborateurs et la nécessité de les équiper en outils idoines.
Faire émerger les talents féminins dans l’IA
Dans ce concert d’innovations, une question subsiste. En quoi l’intelligence artificielle représente une opportunité pour faire émerger des talents qui, jusqu’à présent, étaient sous représentés. Une question à laquelle Nolwenn Ahodi, HR Directory Advisor de KPMG répond : « Pour construire une solution IA, il faut des compétences appropriées. Les entreprises se trouvent désormais dans une phase dans laquelle elles passent du temps à choisir le bon outil dans une caisse à outil. Les savoir requis ont donc davantage trait à des compétences d’architecture avec des assistants d’aide au développement. »
Elle ajoute : « La GenAI n’est pas la solution à tout. C’est pourquoi une charte permet, par exemple, d’obliger une supervision humaine avant tout projet IA. Aussi, il faut structurer les réseaux de sachants. Il est donc important de travailler en transverse et de s’enrichir avec un ADN diversifié. Le World Economic Forum rappelle, en ce sens et depuis des années, que la diversité permet d’encourager la croissance. »
Une position partagée par Maÿlis Staub, Présidente de Nova In Tech, l’initiative de Numeum sur le sujet. Elle explique : « La sous-féminisation dans le domaine de l’IA est la conséquence de plusieurs facteurs. Parmi ceux que nous identifions figure les a priori sur la reconversion professionnelle. Il s’agit pourtant d’une voie permettant de combler le manque de talents dans les entreprises. C’est désormais aux DSI et CTO de s’emparer du sujet. Numeum agit dans le domaine avec Nova In tech avec des actions de terrain et d’influence pour recruter des femmes en reconversion, mettre en avant des exemples concrets, faire du sourcing de femmes expertes pour qu’elle prennent la parole lors d’événements. L’idée est aussi d’embarquer les hommes, en particulier les DSI et CTO car c’est aussi un enjeu de compétitivité. »
Des start-ups pour propulser les dirigeantes de la tech française sur la scène internationale.
Dans l’optique de mettre les femmes au centre de la tech, un jury s’est rassemblé pour présenter dix entreprises innovantes. Parmi les pépites, on notera la présentation de Katya Lainé, dirigeante de Talkr.ai, une entreprise spécialisée dans les chatbots vocaux dopés à l’IA. « Nous contribuons à augmenter les ventes et la customer satisfaction. On augmente la scalabilité des ventes et des entreprises« , précise la responsable. La solution est particulièrement efficace dans les secteurs de l’énergie, des transports, du retail, du marketing, de l’assurance ou de la banque.
Autre entreprise intéressante, Carbon Saver propose un logiciel en mode SaaS d’écoconception pour les architectes. L’idée est de réduire l’impact environnemental (électricité, isolation, chauffage, récupération d’eau…) des nouvelles constructions. Nurra Barry, CEO et fondatrice de l’entreprise explique : « L’application est résolument légère et permet de s’intégrer à n’importe quel outil pour aider les professionnels à réduire l’empreinte et la consommation carbone. » L’entreprise remporte le premier prix et repart notamment avec une année d’adhésion offerte à Numeum.
Emilie Brossier, cofondatrice d’EKoo présente un outil de conversion des contenus de type Podcast publiés en texte via une IA. Ces éléments sont alors davantage accessibles aux personnes malvoyantes ou non-voyantes. De son côté, Roxana Rotaru, CEO Hedi, explique vouloir « stopper les fraudes à l’assurance en analysant les demandes via une IA capable de détecter les fraudes, les faux et les photos générées par l’IA. »
On notera également les présentations de Prisme.ai, une GenIA pour les organisations publiques qui veulent scaler dans le domaine de l’IA, de Care social, une plateforme IA native pour la QVT et la conformité règlementaire, de Skilled Mapping (images thermiques des bâtiments), d’Offworks, de Kokoro (IA pour aider à apprendre des savoirs) ou de NBS Factory (outil ESG).
Olivier Robillart