Le confinement et le télétravail subi ont contribuer à développer de nouvelles méthodes de collaboration. Le bureau et autres espaces de travail sont, en conséquence, appelés à être modifiés en profondeur. Entre télétravail partiel, coworking et partage des locaux, les entreprises renouvellent leurs expériences de collaboration.
Comment anticiper les nouvelles formes de travail et comprendre l’ensemble de la diversité d’une entreprise. Un questionnement sur lequel nombre de professionnels se penchent à propos notamment de l’avenir des locaux professionnels. Alors que certaines entreprises commencent à se séparer d’une partie de leurs locaux, d’autres conduisent des réflexions actives sur le sujet. L’idée directive est la même : pouvoir répondre aux attentes des collaborateurs tout en assurant une continuité.
Fort de ces questionnements, TECH IN France a organisé une conférence au cours de laquelle nombre d’experts et de professionnels ont pu confronter leurs analyses et leurs enseignements. L’idée étant certes de pouvoir pérenniser le télétravail tout en dégageant de nouvelles pistes de collaboration. Ainsi Françoise Farag, Présidente de Salvia Développement et en charge du groupe de travail social de TECH IN France explique : « la législation doit être appelée à évoluer pour ne pas dans le sens inverse de l’Histoire. Le télétravail est actuellement en marche même si en France nous ne sommes passé que d’un modeste 7% à un modeste 15% de collaborateurs en télétravail ».
Un effort semble donc réalisable aussi bien en termes d’organisation du travail que des espaces permettant l’activité. Grégory Pascal, Co-fondateur de Sensiolabs explique : « Nous avons opté pour des stratégies différentes en fonction des quatre sociétés en place et de la nature de leurs activités. Pour le logiciel, le télétravail s’est appliqué à l’ensemble des collaborateurs. Mais en ce qui concerne le conseil et services, le point de vue est un peu différent. Il en est également tout autrement en matière de publicité car certaines personnes sont moins heureuses que d’autres en situation de télétravail ».
Actuellement la société a donc opté pour une organisation hybride. Fonctionnant au cas par cas suivant la nature de l’activité, il n’en demeure pas moins qu’elle anticipe un mode de suivi sur le long terme. Sensiolabs a donc profité de la fin d’une partie de ses baux commerciaux pour ne pas les renouveler. Malgré tout elle prévoit de créer des espaces de coworking identifiés. Cela permet d’éviter de créer des silos entre les différentes divisions.
Se rendre au bureau pour des besoins spécifiques
Un nouveau référentiel en termes de travail semble se dessiner. Si avant le confinement, la majorité des collaborateurs ne souhaitaient avoir qu’un recours limité au télétravail. Ils entendent désormais passer la majorité de leur temps hors des murs de l’entreprise. Cela fait naître de nouvelles pratiques de management. En prévoyant notamment de ne se rendre au bureau que pour des besoins précis (ateliers, réunions en équipes ciblées, missions précises…).
Bruno Renoud, Directeur marketing maîtrise d’ouvrage, Salvia Développement explique : « Le prolongement du télétravail nous a permis de modifier nos méthodes de collaboration. Nous appliquons résolument la méthode scrum, afin de réaliser des thèmes prédéfinis sous formes d’ateliers de travail ou de réflexion. Les réunions peuvent également se présenter simplement sous la forme de point d’avancement des équipes. La société est restée en télétravail intégral même après le déconfinement. Cela fonctionne bien car nous sommes en mesure de nous adapter aux prochaines consignes sanitaires ».
Des collaborateurs engagés aux résultats, non plus aux moyens
Un son de cloche que partagent de nombreux professionnels du secteur. A mesure que les salariés sont engagés aux résultats et non plus au moyens, d’autres moyens d’assurer le suivi sont mis en place.
-> Pour en savoir plus : consulter le Webinar de TECH IN France à propos du télétravail : le bon rythme, le bon espace
De son côté, Blaise Heurteux, associé fondateur de HBS-research/La place de l’Immobilier indique : « la forme du télétravail correspond avec le management décentralisé mis en place. Le référentiel se porte désormais sur le télétravail. Les personnes vont au bureau parce qu’ils ont des raisons de s’y rendre. Cela implique certes un réaménagement des locaux dans une logique de quantification de l’usage et de l’efficience des locaux. »
Fanny Martin, Directrice opérationnelle du spécialiste du co-working Walter explique : « Retrouver un sens collectif est important. Si le tout télétravail n’est pas envisageable, la vision traditionnelle du bureau est désormais pleinement questionnée. L’étape suivant se joue au niveau des actifs immobiliers. Le coworking propose une flexibilité certaine avec la possibilité de moduler les contrats ».
Une nouvelle stratégie pour l’aménagement des locaux
Le confinement a donc accéléré les tendances. Les entreprises deviennent de plus en plus actrices de leur stratégie immobilière. Certaines d’entre elles ont même fait le choix de réallouer des m² à d’autres entreprises. Cela permet de dégager des revenus nouveaux de leurs locaux désormais disponibles. Un point sur lequel nombre de sociétés se questionnent. Elles pourraient, à terme, trouver une voie de développement aussi bien interne qu’en externe.
Blaise Heurteux ajoute : « On voit apparaître des offres souples. Elles sont dirigées en fonction de l’expérience de l’utilisateur. Mais il faut se rappeler que le télétravail est le concurrent du bail classique. Mais une chose est certaine, de nouvelles formes d’occupation de l’espace vont voir le jour dans les mois prochains ».
Une attention de tous les instants à laquelle TECH IN France s’adosse. L’organisation propose à l’écosystème tech de répondre à un sondage sur le sujet du télétravail. Chaque éditeur est appelé à y répondre afin de formuler des retours d’expériences et de favoriser les échanges entre acteurs.
Olivier Robillart