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L’IAG, un facteur de transformation des entreprises

Qu’il s’agisse d’ESN et ou d’éditeurs de logiciels, tous ne sont pas forcément encore pleinement matures quant à l’utilisation de l’IAG. S’il est évident que le modèle de revenu va continuer de changer pour les entreprises, à l’image de ce qu’ont connu les éditeurs avec le SaaS, de nombreux métiers sont appelés à être modifiés dans les prochains mois.

L’IA générative va largement impacter les entreprises. Les entreprises peuvent utiliser cette technologie pour automatiser certaines tâches considérées comme étant créatives ou répétitives. On pense par exemple à la création de contenu marketing, la génération de rapports automatisés ou bien encore la conception graphique. Les entreprises, de toutes natures qu’elles soient, y feront appel afin de rester compétitives, réduire les délais et les coûts de main-d’œuvre.

En explorant les capacités de l’IA générative, elles peuvent découvrir de nouvelles opportunités commerciales et de nouveaux modèles économiques. C’est donc là toute l’importance de la technologie qui autorise véritablement l’exploration de nouvelles idées et concepts de produits ou même le repérage de tendances à la mode. 

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Améliorer l’efficacité opérationnelle

L’idée est également d’utiliser ce moyen pour améliorer l’efficacité opérationnelle. André Brunetière, Chief Product and Innovation de Cegid, explique : “L’IA générative est utile, dans les premiers temps, pour proposer une assistance à l’utilisation de nos produits. En additionnant le prompt du client, le cas d’usage, la documentation produit, il est possible d’établir un prompt personnalisé et documenté lequel sera transmis à l’intelligence artificielle. C’est ce que l’on peut appeler en somme l’ingénierie du prompt. Grâce à cela, nous en sommes à 30 % de tickets en moins. L’enjeu est alors d’augmenter la disponibilité des ressources pour adresser plus rapidement et facilement et de manière plus réactive les questions plus complexes.”

L’idée générale de l’ensemble des entreprises est donc de rediriger les forces vers de nouvelles tâches. De gagner en expérience afin que les collaborateurs puissent réaliser un support de plus haut niveau. Une évolution qui ouvre naturellement de nouvelles possibilités comme le fait de qualifier l’assistance humaine comme un service premium au sein du support. Afin également de mieux qualifier une prestation classique d’une autre avec une valeur ajoutée plus établie.

Vers des services augmentés

Il est donc convenu que la technologie peut apporter un avantage concurrentiel significatif. De nombreuses entreprises, ESN et éditeurs en tête, développent à ce titre des convictions fortes selon lesquelles, à terme, il ne sera plus imaginable de signer des contrats, accords conséquents sans qu’un apport technologique utilisant l’IA générative ne soit inclus.

Photo de Jon Tyson sur Unsplash intelligence artificielle générative GenAI Numeum TechTalks intelligence artificielle DSI

Isabelle Pons, Senior Manager, specialized in program management, transformation of organisations and data&AI de Sopra Steria, détaille ce propos. Elle explique : “L’IAG se situe résolument sur les terrains de l’avantage concurrentiel et de la proposition de valeur. Nous avons lancé un programme interne pour estimer les impacts sur les métiers. En particulier sur ceux liés au développement et à l’intégration de logiciels. Nous nous rendons compte que de nouveaux besoins sont créés sur l’ensemble des métiers et des géographies.”

Aussi, la technologie modifie à tel point les métiers qu’elle en crée de nouveaux. La responsable ajoute : “ La manière de gérer les prompts va impliquer de nouveaux changements. Sur d’autres professions, comme celles concernant les RH par exemple, l’IA permet d’identifier et de répondre aux points actuellement bloquants. Enfin, du côté du conseil, nous avons mis en place des modules d’E-learning destinés à mieux comprendre la technologie. Nous avons également lancé des programmes de spécialisation. Nous tentons ainsi d’embarquer tous les collaborateurs tout en adressant les populations les plus prioritaires que sont les développeurs et les conseillers.

Un regain d’intérêt certain

Toujours est-il que les entreprises n’ont pas découvert le sujet de l’intelligence artificielle avec l’arrivée de l’IAG, nombre d’entre elles adoptant depuis plusieurs années des stratégies liées au Big data. Certaines voient toutefois arriver cette technologie comme un regain d’intérêt remettant une certaine lumière sur de nouvelles innovations. L’engouement du grand public auprès de services comme ChatGPT ou MidJourney est, en effet, véritable, et peut, par certains atours, ressembler aux premiers émois liés à la sortie de l’iPhone. Ce même public qui s’empare de la technologie pousse les entreprises à adopter une position en la matière.

Chadi Hantouche, consultant chez Wavestone, explique : “J’ai quasiment du mal à concevoir un métier dans lequel l’intelligence artificielle générative n’aurait pas d’intérêt. Car même sans de nombreux cas d’usage, cette innovation peut ouvrir de nouveaux business, provoquer une publicité certaine. Je note toutefois des sujets récurrents, comme l’ensemble des verticales liées au client. En particulier, le conseil, le service augmenté et l’amélioration de l’expérience client en direct. L’autre volet concerne résolument tout ce qui à trait au back-office et aux processus métiers. Je pense enfin aux sujets d’efficacité opérationnelle et d’optimisation dans les entreprises industrielles, de la finance ou de la détection de la fraude, des chaînes de production. En somme, l’IA générative peut permettre de démontrer la pertinence de l’ utilisation de nouveaux matériaux ou de nouvelles pratiques.”

En somme, l’IAG génère de très bonnes idées, en grande quantité. Des propos qui résonnent également du côté des éditeurs de logiciels. 

Développer de nouvelles compétences

Les études sont formelles. Qu’il s’agisse des écrits produits par les cabinets McKinsey ou BCG, chacun indique que l’IA générative va améliorer la productivité de l’ordre de 20 %. Ces mêmes experts considèrent que cette hausse sera de l’ordre de 25 à 30 % dans le secteur des RH. Et pour cause, le secteur utilise grandement la langue française pour qualifier et décrire de multiples situations. Dans ce cas, l’IAG peut s’avérer efficace dans le traitement de la langue.

Sylvain Letourmy, Directeur Stratégie Solutions RH d’Oracle France, explique : “L’IAG opère à merveille dans la gestion de suggestions de contenus/liens liés à des contextes. Les solutions sont également efficaces en matière de génération de contenus en langage naturel voire dans des exercices de synthèse de contenus multiples. Il est alors possible de faire du matching sur la base des compétences, identification de formations, de mentors, de missions pour se développer.”

Chercher la perle rare ?

Cette recherche de la perle rare s’accompagne d’une tendance de fond pour le moins rampante. Plus le temps passe, plus la durée de vie d’une compétence diminue. L’OCDE estime à 1 année et demi la “durée de vie” d’un savoir professionnellement utile. A l’heure où l’innovation pousse à toujours se réinventer, il devient capital de mettre en avant une logique d’apprentissage favorisant l’agilité.

Sylvain Letourmy ajoute : “En matière de génération de contenus, on peut créer facilement le descriptif d’un poste à pourvoir à partir de son rattachement à un métier, un département, un site. L’IAG procure un gain de productivité tout comme un antidote au syndrome de la page blanche. Elle permet en outre de suggérer des descriptions d’objectifs durant les entretiens annuels tout en faisant gagner du temps aux managers.”

Cet article est issu du livre blanc « L’impact de l’IA générative sur les entreprises du numérique » édité par Numeum. Le document est téléchargeable à cette adresse : https://numeum.fr/actu-informatique/livre-blanc-limpact-de-lia-generative-sur-les-entreprises-du-numerique

Olivier Robillart