il y a 5 ans -  - 4 minutes

Le Criteo AI Lab, figure de proue de l’écosystème tech français en IA

La pépite française Criteo célèbre le premier anniversaire de la création de son laboratoire d’intelligence artificielle. Fort d’une centaine de chercheurs et d’un investissement de 20 millions d’euros sur trois ans, le Criteo AI Lab est une figure de proue de l’écosystème tech.

Le spécialiste français de la publicité en ligne fête la première année d’existence de son laboratoire d’intelligence artificielle. Situé en plein cœur de Paris, le Criteo AI Lab est une centrifugeuse d’innovations en matière de recherche et d’expérimentation à grande échelle de technologies d’IA. Le centre actuellement doté d’une centaine de chercheurs bénéficie d’un investissement de 20 millions d’euros, consenti sur trois années.

Jean-Baptiste Rudelle, CEO de Criteo et Bruno Le Maire, Ministre de l'Economie et des Finances
Jean-Baptiste Rudelle, CEO de Criteo et Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie et des Finances

Ces derniers collaborent avec de prestigieuses entités tel que le CNRS et l’Inria dans l’optique de présenter des travaux scientifiques novateurs en termes d’intelligence artificielle. L’objectif du champion français du reciblage publicitaire est donc d’explorer de nouvelles voies dans son propre secteur tout en approfondissant la recherche.

Un point que tient particulièrement à souligner Jean-Baptiste Rudelle, CEO de Criteo : « C’est un engagement extrêmement conséquent pour nous. C’est également une philosophie proche de celle de l’Internet ouvert qui est la même de celle qui est propre à l’intelligence artificielle. Il existe actuellement un enjeu de souveraineté français mais également européen, c’est devenu existentiel et nous sommes fiers de pouvoir participer à cela. Je me réjouis que le travail de nos chercheurs bénéficie à l’ensemble de l’écosystème français. Nous menons en effet une recherche ouverte, en coordination étroite avec les universités parisiennes, les chercheurs et les entreprises installées au sein de la capitale ».

La société rejoint ainsi les positions de TECH IN France. L’organisme dispose ainsi d’un groupe de travail dédié aux questions relatives à l’intelligence artificielle. Un véritable lieu de partage où s’échangent les positions d’experts et professionnels du secteur.

Les atouts indéniables de Criteo

Criteo représente sans conteste le leader mondial du commerce marketing et n’a rien à envier aux entreprises étrangères du secteur. Elle opère ainsi dans un cadre souverain qui lui est propre. Elle est donc en mesure de développer sa propre offre tout comme ses outils d’intelligence et de R&D.

Les outils d’intelligence artificielle permettent en effet à la société de répondre en temps réel à l’ensemble à la chaîne de valeur publicitaire. Des travaux qui vont dans le sens d’une meilleure proposition de valeur des services présentés par la pépite française. Une stratégie saluée par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances.

Logo du Criteo AI Lab

Invité par l’entreprise française, il explique : « Il est devenu primordial de ne pas dresser de murs entre la recherche et les entreprises. Nous avons besoin que les chercheurs passent plus de la moitié de leur temps dans les sociétés. Il est important que puissent se tisser des liens plus étroits entre recherche et développement industriel, en partenariat avec les entreprises. Les besoins d’investissement dans l’IA via les fonds européens existent pour financer les technologies de rupture. Nous devons à présent mettre en place les marchés de capitaux européens ».

Mettre en place un marché de capitaux plus robuste

Un point majeur du développement de l’écosystème et de l’innovation en France. Actuellement, nombre d’entreprises, suite à des levées de fonds conséquentes s’introduisent au Nasdaq américain. Si ces expériences constituent d’indéniables réussites pour des fleurons technologiques français, cette voie représente un maillon faible pour la chaîne de financement française et européenne. Un manque qui pèse sur notre capacité à bâtir des champions technologiques mondiaux et donc sur la « souveraineté technologique ».

Lorsqu’une entreprise cherche de grands capitaux en France ou en Europe, elle ne les trouve pas

Bruno Le Maire

Un point que souligne Bruno Le Maire : « Lorsqu’une entreprise cherche de grands capitaux en France ou en Europe, elle ne les trouve pas. C’est pourquoi nous devons mettre en place un marché de capitaux plus robuste. Le défi le plus important est d’inclure le digital pour en faire un succès national mais aussi européen pour tous ».

Dans ce cadre, la France détient sans conteste des forces en matière de développement technologique. Mathieu Weill, Chef de service de l’Economie numérique au sein de la DGE, précise : « L’ouverture de notre écosystème à un grand nombre d’acteurs internationaux a modifié les pratiques salariales. C’est pourquoi le Crédit Impôt Recherche est important. La France dispose de talents, de systèmes de formation performants et la Commission européenne est orientée vers les bons sujets. Il faut qu’elle poursuive son action de mettre l’IA au service des acteurs sociétaux en Europe ».

L’Europe doit servir d’aiguillon

C’est pourquoi l’ensemble des experts présents estiment que l’Europe doit servir d’aiguillon au financement de l’innovation, en particulier en matière d’intelligence artificielle. Certains d’entre eux, comme la député Olivia Grégoire, appellent à la création d’un véritable fonds européen permettant l’amorçage de projets innovants. Ce dernier permettrait de financer certaines priorités dans les domaines de l’industrie du futur. Une stratégie ambitieuse devrait donc être constituée de l’avis de l’ensemble des intervenants présents au sein du Criteo AI Lab.

Toujours est-il que les pouvoirs publics se félicitent de réussites semblables à Criteo. Ils encouragent à la constitution d’écosystèmes forts, y compris au sein de l’administration. Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique explique : « Dans les secteurs dans lesquels la France dispose de grandes bases de données comme la mobilité, l’énergie ou la santé, nous avons des cartes à jouer. Nous devons être capables d’accélérer dans ces mêmes secteurs. Je pense par exemple au fait d’interconnecter toutes les bases de données de remboursement de l’assurance maladie. C’est à la puissance publique qu’il revient de faire en sorte que les acteurs français demeurent mobilisés ».

Olivier Robillart